L'examen
rapide de votre biographie (http://fr.wikipedia.org/wiki/Éric_Lysoe) et
la découverte, pour le profane, d'extraits de certaines de vos
créations musicales mises en ligne donnent à eux seuls le vertige,
évoquant une vie plus que bien remplie de globe-trotter, compositeur,
écrivain et anthologiste, professeur … Éric LYSØE, diriez-vous
volontiers que vous menez de front plusieurs vies, ce qui vous conduit
à vous démultiplier dans l'exploration d'univers parallèles ?
Vous êtes donc, depuis votre plus jeune âge, tiraillé entre
deux mondes, deux passions, celle de la création littéraire, et celle
de la création musicale… Ceci étant, êtes-vous également soumis, dans
votre démarche créative, à l'exigence exprimée par l'un de vos
personnages-clé, la belle Irina, professeur de piano initiant son jeune
élève non seulement à son art mais aussi à l'amour ? "Tu ne peux
t'imposer comme virtuose (…) qu'en vivant perpétuellement sur le fil de
cette lame terrible qu'est le désir."
À la
lecture de ce recueil, on sent de votre part une proximité évidente
avec plusieurs personnages masculins (Athanasius Pearl, Florestan,
Florimond…) Peut-on aller jusqu'à affirmer que ces nouvelles comportent
des éléments autobiographiques liés à des expériences fortes, des
moments-clés de votre existence, des femmes de votre vie ? D'où la
grande originalité de l'ensemble des textes composant ce recueil, liée
à l'expression d'un imaginaire fort, intime, à la limite du
fantasmatique ?
La musique,
fil conducteur de tous ces récits, ne saurait être dissociée de la
femme, objet de culte, de vénération, et source d'inspiration (la mère,
les initiatrices, les amantes), d'où la connotation très érotique des
textes ; cependant, cette musique est souvent ici source de souffrance
et de sacrifice sanglant, une dévoreuse malgré tout éloignée de celle
des mythologies antiques (La Violoncelliste, Clair-obscur, La fille en
jean). La création et la mort sont ainsi souvent associées dans vos
textes : est-ce volontaire ?
Parlez-nous
de la genèse des "Tambours du vent, et autres passions musicales " dont
vous nous avez fait remarquer, à juste titre, que le recueil comportait
sept nouvelles, tout comme une gamme comporte sept notes…Et sachant
qu'à chaque note correspond une couleur, quel texte incarnerait le
mieux, selon vous, la couleur rouge, couleur de la passion, mais aussi
du sang, et donc de la mort ?
En dehors
de ces thèmes - la femme et la musique, la création -, quels sont vos
autres thèmes de prédilection ?
Deux de vos
nouvelles (Une ancienne ballade irlandaise ; À deux secondes près)
comportent des développements relatifs à certains personnages ou à des
péripéties de l'intrigue qui auraient pu donner matière à la rédaction
d'un roman plutôt qu'à une nouvelle. Pourquoi ce choix ?
Quels sont
vos projets, tant dans le domaine littéraire que dans le domaine
musical ?
Éric LYSØE,
que vous inspire ce vers de Victor HUGO dans Les Contemplations : " La
musique est en tout. Un hymne sort du monde " ?