Et pourquoi écrire des nouvelles plutôt que des romans
Dans l'état actuel des choses, je ne suis tout simplement
pas capable d'écrire un roman, à cause de cette contrainte d'avoir l'histoire
à peu près calée dans mon esprit avant de commencer à l'écrire : même
si, en cours d'opération, je développe le canevas et, par exemple, ajoute
des scènes, il me semble que je ne peux pas rassembler mentalement les
éléments complexes d'un roman. Surtout en SF qui est, quoi qu'on puisse
dire, un genre ardu, exigeant. Je ne sais pas si cela est appelé à changer,
si un jour je pourrai tenir la distance sur un roman ; si tel n'est pas
le cas, ce n'est pas bien grave parce que, de toute manière, je trouve
fascinante la forme de la nouvelle où, sur une durée limitée, il s'agit
de faire vivre tout un univers, de lui donner une cohérence ! J'aime beaucoup
ces brefs aperçus sur un autre monde, comme un voyage interrompu mais
qu'on prolonge en esprit. J'ai le sentiment que c'est la meilleure manière
de voyager, en effet : dans sa tête, aller de monde en monde, papillonner
en quelque sorte. J'ai souvent à l'esprit cette phrase de Blaise Pascal
: " Tout le malheur des hommes vient d'une seule chose, qui est de ne
pas savoir demeurer en repos dans une chambre. " Parce que c'est au repos
qu'on s'évade le mieux !
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