L'une de mes sources d'inspiration les plus fortes réside dans la course en avant des sciences et techniques, que rien ne semble pouvoir ralentir. À peine a-t-on inventé ou découvert de nouveaux procédés techniques ou biologiques qu'ils sont rapidement testés et mis en pratique. On ne réfléchit souvent qu'après coup aux éventuels effets néfastes de ces inventions sur l'homme. De solides études préalables devraient être, à mon sens, systématiques car il est ensuite parfois très difficile, voire impossible, d'effectuer des modifications ou de légiférer pour limiter ces effets. Certes, on ne peut pas – et il ne faut pas – arrêter le progrès, mais l'idée selon laquelle tout ce qui peut être créé ou fabriqué le sera me révolte. Pourquoi ne pas écouter les penseurs et les lanceurs d'alerte et empêcher, ou du moins réguler, les recherches qui, au bout du compte, nuiront à l'humanité ? Imaginez, par exemple, que nos chercheurs découvrent le moyen de stopper le vieillissement : certes, le concept semble séduisant, mais comment survivrons-nous sur notre planète déjà surpeuplée et exsangue si plus personne ne meurt ? Devrons-nous arrêter de nous reproduire ? C'est le type de questionnement que j'aime aborder dans mes écrits en imaginant des inventions futures dont j'explore les conséquences.

Mais j'ai aussi d'autres sources d'inspiration, telles l'égalité homme/femme, l'éducation, l'envahissement de notre société par le numérique, etc. Impossible de toutes les détailler ici : j'ajouterai seulement que je m'intéresse de très près à mes personnages, à leur psychologie, leur ressenti, leurs relations. Lorsqu'ils prennent de l'épaisseur, ils m'échappent et investissent l'intrigue à leur façon. Alors celle-ci évolue et s'enrichit, leur offrant en retour de nouvelles opportunités. Mis à part une ligne d'intrigue générale, rien n'est donc fixé à l'avance. Ma seule « discipline », lorsque je suis plongée dans un projet, est d'écrire tous les jours. Tout du moins lorsque c'est possible car, parfois, mon environnement et ma disponibilité ne le permettent pas et je dois m'adapter. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle j'aurais bien du mal à décrire de quelconques « rituels » d'écriture : ceux-ci dépendent des circonstances, de mon humeur, de ma fatigue... et même de la météo !

Retour

11 SEPTEMBRE 2061