Critique de Nöé Gaillard parue sur
murmures.info- janvier
2014
Avec constance, les éditions Lacour de Nîmes en France poursuivent
leurs publications de textes relevant de l'imaginaire au sens large.
Bien sûr les auteurs publiés font leurs premières armes et semblent
bien loin du milieu parisien un peu fermé, voire sectaire.
Sonia Quémener publie ainsi son premier recueil de nouvelles. Elle
vient de l'informatique et s'avère traductrice de l'anglo-saxon.
Le recueil est intéressant pour au moins deux raisons. La première
est la variété des sujets. En effet chacun des douze textes réunis
ici propose un paysage différent. Normal me direz-vous. A demi.
On nous a plus habitués à des recueils reprenant des textes parus
en revues qu'à des recueils originaux. Cela va d'un texte fortement
anti-masculin où l'auteur a pensé à modifier le langage pour mettre
en évidence les différence - c'est assez réussi - au classique changement
de réalité dont seuls les héros se rendent compte avec une fin différente
des convenues en passant par un texte particulier "Le super pouvoir
le plus inutile de tous les temps" - je me permettrai de trouver
le titre malvenu - qui traite d'astronomie et de rapports entre
deux individus dont un est un peu niais mais doté d'un pouvoir intéressant.
L'autre raison est le style dans lequel ces textes sont écrits.
Si l'on excepte le premier qui va jusqu'au bout du raisonnement
- les amateurs qui ne connaissent pas pourront rechercher en bibliothèque
ou en librairie "Surface de la planète" de Daniel Drode - les textes
sont rédigés dans une langue qui rappelle la SF des années cinquante-soixante.
On a parfois l'impression que les personnages pourraient avoir les
visages des Pionniers de l'Espérance ou des héros de la série publiée
dans l'hebdo "Météor". Mais comme l'auteur est de notre époque elle
glisse des mots et des expressions contemporaines... Ce qui nous
donne une impression de baroque... Bonnes lectures au compte-gouttes,
comme il se doit.
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