J’essaie d’écrire tous les jours, mais il m’arrive d’avoir des périodes blanches, sans aucun moment libre pour y parvenir. Dans ces cas-là, je deviens désagréable, insatisfaite, comme si je me sentais trop à l’étroit dans mon propre moi. Pour écrire dans les meilleures conditions, j’ai besoin de la musique minimaliste de Philip Glass. Je peux écouter des heures durant le même morceau en boucle. Il m’accompagne à la manière d’une respiration apaisante qui ordonne ma pensée, classe mes idées, me pacifie. Je suis alors le bébé à qui l’on chuchote « dodo l’enfant do… ». Il n’est pas certain que l’image flatterait Philip Glass … Je viens de terminer un recueil de nouvelles. Un florilège de figures féminines pas toujours des plus sympathiques. J’ai un autre projet en tête. Je le laisse mûrir. Je devine qu’il fait son chemin lentement, quelque part dans un des « tiroirs » de mon cerveau. Quand le tiroir sera prêt à déborder, l’envie irrépressible de tout mettre sur papier me prendra. Je fonctionne invariablement de cette manière, si le temps m’est donné. J’ai également écrit un roman il y a trois ans. J’étais très fière de son aboutissement sur l’instant. Puis je l’ai rangé et oublié ! Mais j’envisage de le reprendre complètement sous un autre angle pour le rendre plus inquiétant. Il lui manque une certaine épaisseur. Mon personnage principal se porte trop bien à mon goût ! |
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