Dans mon cursus universitaire, j’avais fait le choix d’un module de littérature fantastique qui m’a permis d’aborder tous les grands auteurs de ce genre au XIX ème siècle, Balzac , Nodier, Villers de l’Isle Adam, Mérimée, Gautier, Maupassant, Hoffmann, Poe… Par la suite, j’ai continué à m’intéresser à cette forme littéraire. Essentiellement au travers de la littéraire japonaise que j’apprécie particulièrement. J’ai ainsi découvert Miyabé Miyuki, auteur de thrillers teintés de fantastique comme Le diable chuchotait, ou Crossfire, Murakami Haruki avec sa trilogie 1Q84, Sommeil ou Kafla sur le rivage, Tanizaki Junichirô et son magnifique récit poétique Le coupeur de roseaux. Ce que je recherche dans ce genre littéraire, ce sont les effets pour créer « l’hésitation, l’effarement, » comme l’écrit Maupassant. Pour reprendre le propos de Boris Tomaschevski « les récits fantastiques offrent la possibilité d’une double interprétation de la fable en vertu des exigences de la motivation réaliste : on peut les comprendre à la fois comme évènements réels et comme événements fantastiques. » Le franchissement de la ligne, le basculement vers d’autres mondes possibles, le glissement du concret vers l’invisible, l’incompréhensible, voilà ce qui me fascine. Je fais mienne la vision du fantastique que Maupassant définit dans Un cas de divorce : « Songez à lui ! L’oeil ! Il boit la vie apparente pour en nourrir la pensée. Il boit le monde, la couleur, le mouvement, les livres, les tableaux, tout ce qui est beau et tout ce qui est laid, et il en fait des idées. » |
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