Dès que j'ai su lire, l'écriture m'a tenu compagnie. Celle des autres mais aussi la mienne. A 7 ans, j'écrivais " Les aventures du chien Dolly " pour ma petite sœur. A 12, je mettais en fiches les portraits et CV des 20 personnages principaux d'une saga familiale que j'avais en tête - et qui y est restée. A 17, sur la vieille machine à écrire de mon père, j'ai tapé ma 1ère nouvelle.

Depuis, jamais l'écriture ne m'a durablement lâchée, même si elle a longtemps relevé davantage de l'exutoire que de la littérature - ce qui justifie que je taise pudiquement le naufrage de mes deux premiers romans.

Quand je suis devenue maman, j'ai craint vaguement (Ave, Simone !) que l'envie de créer m'abandonne aussi sec. C'est l'inverse qui s'est produit. " La maternité ne draine pas, toujours et seulement, les forces artistiques : elle les confère aussi " rassure Nancy Huston : je n'ai pas souffert du Dilemme de la romamancière (merci, Nancy, pour ce ravissant barbarisme !). La venue et la fréquentation de ma fille m'ont plutôt contrainte à sortir de ma petite histoire pour m'intéresser enfin à celle des autres. Ma plume s'est mise au service de ceux qu'on omet d'écouter et de comprendre - les enfants, les rebelles, les laissés-pour-compte, ceux qui se débattent pour exister malgré l'Ordre adulte ou l'Ordre tout court.

En 2003, mon troisième roman, " Le matin des voleurs " a été publié par " La main multiple ". Le contexte noir de ce roman intimiste a conduit le jury du Prix Marseillais du Polar à le retenir en 2005 pour une place de finaliste - et ma fille, attristée par cette histoire sombre, à m'arracher une promesse : plus jamais le pire ne serait certain.

Cette responsabilité supplémentaire, vis à vis de mes personnages comme de mes lecteurs, m'a stimulée : je me suis consacrée à l'écriture de textes courts, multipliant les sujets et les points de vue, et me suis fait un point d'honneur, quelle que soit la situation, à insuffler de l'espoir. Renforcée par ce nouvel apprentissage, je me suis remise au roman et j'ai écrit " Vers les terres insoumises ". Le succès que cette dystopie a rencontré auprès du jury du Prix Lacour de l'Imaginaire me touche car il m'encourage dans la voie que ma vieille compagne, l'écriture, m'a choisie : celle d'une littérature devenue l'outil privilégié d'un rapport à l'Autre - l'autre, mon héros et l'autre, mon lecteur.

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VERS LES TERRES

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