critique reproduite avec l'aimable autorisation de l'auteur Le sujet en est ambitieux : pourquoi les
attentats du 11 septembre 2001 ont-il eu lieu, ou plutôt, pour quoi les
services de renseignements américains, CIA en tête, n’ont pas pu les
empêcher ? Cela, en écartant bien sûr toute thèse complotiste, du
style : ce sont les Américains eux-mêmes qui ont monté l’affaire, pour
mieux envahir ensuite l’Afghanistan et l’Irak ! Le roman se présente comme
un puzzle qui se met en place progressivement et dans lequel la petite histoire
se mêle à la grande et même la provoque involontairement. Un secret de famille enfin dévoilé
expliquera pourquoi, alors que les attentats auraient dû se produire en
octobre, ils ont été avancé d’un mois, prenant de court les services
américains. 2061 :
une technique nouvelle « l’évulsion », permet de conserver
intacte la mémoire d’un défunt. Mémoire complète que l’on peut lire en livret
ou visionner en film. Cette technique est encore interdite. Mais elle est
pratiquée secrètement par des groupes dits « chasseurs de mémoire »
aidés par des infirmiers que l’on soudoie pour qu’ils pompent la mémoire de
vieillards mourants. Ainsi leurs descendants conserveront leurs meilleurs
souvenirs. Après tri. Le roman multiplie les personnages dont voici les deux
principaux, deux cousines qui travaillent pour le même groupe de chasseurs
de mémoire, Past-is-Light : Clarence
Atkins-Scott, assistante médicale, blonde et boulotte, qui travaille dans un
hôpital de Miami et qui peut, avec la complicité d’un infirmier, récupérer la
mémoire de certains malades ; Katherine Devonshire, une historienne brune
et bien roulée, qui travaille au siège même de Past-is-Light. Leur grand-mère
commune Destiny se pose plein de
questions sur le 11 septembre 2001. Alors elle était la jeune mère d’un petite
fille (la mère de Clarence), alors son mari, Trevor, et son beau-frère,
Gabriel, tous deux pompiers, ont péri peu après l’écroulement des tours du World Trade Center, l’un pour avoir
avalé trop de poussière, l’autre d’un cancer.
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Mais pourquoi Destiny a-t-elle divorcé très vite avant la mort de son mari, pourquoi a-t-elle entrepris des recherches sur les circonstances exactes de l’écroulement des tours, que soupçonnait-elle ? La clef du mystère se trouve-t-elle dans la tête d’un ancien membre de la CIA qui se meurt dans un hôpital de Miami ? Tout le roman est rythmé par la visite, le 11
septembre 2061, de la Tour qui a remplacé celles du WTC. Avec, dans le groupe des visiteurs, des
personnages étranges, comme un faux journaliste vrai parachutiste, ou une certaine Ayesha, qui réussit à faire
effacer en douce , sur la liste des victimes du 11 septembre, les noms de
Trevor et Gabriel Atkins. Et pourquoi transporte-t-elle un revolver dans son
sac à main ? Il y a beaucoup de fausses pistes dans ce roman :
celle d’un mystérieux cratère au Groenland, dont on ne saura rien, celle d’un
tout aussi mystérieux restaurateur qui aurait dû prendre le désormais
tristement célèbre vol 93 et qui s’est fait remplacer in extremis. Conclusion : on ne s’ennuie jamais à la lecture
de ce roman (trop ?) foisonnant.
Née en 1966, ingénieure , diplômée des Arts du
Spectacle, collaboratrice de la Compagnie de marionnettes cannoise Arketal,
Hélène Cruciani a déjà publié plusieurs nouvelles et un roman (Expéron, chez Griffe d’Encre, 2008). On
attend avec impatience sa prochaine production.
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