Critique de Pierre Stolze dans Galaxies n°58
Bertrand Bény,
vient de sortir un nouveau roman, J’ai
10 ans, ma vie sera extraordinaire.
En dépit de son titre, il ne s’agit pas là d’un ouvrage destiné
spécifiquement à la jeunesse. Gisèle et Gérard Hugo , tous deux
instituteurs mais désormais séparés, ont eu deux faux jumeaux,
Gildas et Geneviève, qui ont maintenant 10 ans. Gildas développe
brutalement un don étrange : il peut entrer en contac avec le
monde de l’antimatière et en faire surgir des animaux ou des
objets parlants. Que lui seul au début peut voir. Un oiseau rouge,
un écureuil, un banc de pierre cassé (sur lequel se serait assis le
Napoléon I° de l’antimonde), un chien qui avalera Geneviève
avant que n’intervienne un étrange vétérinaire, un galet
meurtrier malgé lui, un nuage, une lunette de WC. Dans un cahier,
Gildas raconte toutes ces curieuses rencontres. Gisèle la maman s’en
ouvre à un neuropsychologue, un autre Gérard. Tous deux bientôt
vont vivre les mêmes expériences que le petit Gildas. Mais ce
dernier entre-t-il vraiment en contact avec l’antimatière ou son
cerveau aurait-il développé d’étonnantes facultés ? Celle
de modeler le monde à sa volonté, par exemple ? De lire dans
l’avenir et de faire se réunir ceux qui se sont séparés ?
Le récit est sympathique,
intriguant, mais parfois trop répétitif dans sa narration même. Et
puis le final est par trop invraisemblable : à 20 ans, Gildas
est déjà devenu un artiste à la renommée internationale, expose
à Beaubourg et dispose bien sûr de revenus conséquents. Un peu
dur à avaler. On peut se laisser tenter.
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