Le Chant du Strigoï s'inscrit-il dans la bit-lit ?

Non : la bit-lit, par ses héros adolescents et ses caractéristiques narratives (nombreuses péripéties, jeu sur les codes du film d'horreur, importance de la bande d'amis, inquiétudes devant la sexualité et l'entrée dans l'âge adulte, amours contrariées...) se rapproche de la littérature d'aventures pour la jeunesse, et parfois de la littérature sentimentale. Par contre, les thèmes du Chant du Strigoï (loyauté de l'homme lige envers son suzerain, respect de la parole donnée, sens de l'honneur exacerbé, stoïcisme dans les épreuves de la vie, dévouement au bien commun, dépassement de soi et, éventuellement, consentement au sacrifice...) ressortent plutôt du roman de chevalerie.

Oui : le thème vampirique est central, et le héros est un jeune homme qui s'efforce de se reconstruire après une enfance maltraitée et abusée, de se défaire de l'emprise néfaste d'un manipulateur afin de choisir et assumer son propre destin. Ce sont des valeurs comprises de tous, mais plus susceptibles de toucher des adolescents et de jeunes adultes, public privilégié de la bit-lit. Par ailleurs, ce sont eux aussi les plus à même d'apprécier la tonalité romantique de l'œuvre - au sens réel de "romantique " : non pas le sentimentalisme fleur bleue, mais le refus des contingences et la recherche exigeante de l'absolu.

Le vampire, sa vie, son œuvre :

Notre ami à longues canines a beaucoup évolué au fil des siècles : broucolaque peu ragoutant des origines, qui faisait les beaux jours des premières gazettes ; allégorie philosophique du Siècle des Lumières (les rois et le clergé gorgés du sang du peuple) ; aristocrate pervers du roman gothique puis du roman victorien, avec sa dimension sexuelle refoulée et sublimée ; adolescent séducteur et souvent attachant (mais oui, il un cœur !) de la bit-lit… Et combien d'autres métamorphoses ? C'est l'un des thèmes les plus durables et les plus changeants de l'imaginaire collectif, comme le montrent bien les excellents livres de Jean Marigny.

Voltaire le considérait déjà comme une vieille lune : " Nous avions des vampires partout, et voilà que nous n'en avons plus…" ; le brave homme s'était bien trompé : le vampire est éternel. Vous le croyez périmé, désuet, éteint, vous ricanez : et déjà vous sentez ses dents dans votre cou !...

Retour

LE CHANT DU STRIGOÏ

 

Lire des extraits

 

En savoir plus sur Yvette Auméran
La Presse en parle critique de P. Stolze dans BIFROST 70 avril 2013
ACHETER
aumeran

 

Qui êtes-vous Yvette Auméran ?

Quels sont vos centres d'intérêt ?

Quels sont vos auteurs et leurs oeuvres préférées

Comment définiriez-vous les littératures de l'imaginaire ?

Comment vous est venue l'idée d'écrire le "Chant du Strigoï" ?

La culture japonaise imprègne fortement votre roman, pourquoi ?

Le "Chant du Strigoï" s'inscrit-il dans la littéraure bit-lit ?

Et après les vampires ?